Réparation d’un équipement électronique

1. Règles de sécurité relatives à la réparation de systèmes industriels

Toute activité de remise en état un système industriel constitue une intervention, qui
peut être définie comme une opération :de courte durée et de faible étendue, réalisée sur
une installation ou un équipement et précédée d'une analyse sur place.

Les interventions sont strictement limitées au domaine BT
La publication UTE C 18-510 distingue des interventions :

– de dépannage,
– de connexion avec présence de tension,
– de remplacement.
Plus particulièrement, une intervention de dépannage a pour but de remédier rapidement
à un défaut susceptible de nuire :
– à la sécurité des personnes,
– à la conservation des biens,
– au bon fonctionnement d'un équipement ou d'une installation vitale.

Sur les emplacements ou dans les locaux présentant des risques d'explosion, les
interventions doivent être exécutées dans le strict respect des consignes de sécurité de
l'établissement.
.  
1.1.Préparation de l'intervention

L’intervenant doit :

-avoir acquis la connaissance du fonctionnement de l'équipement,
-disposer d'appareils de mesurage en bon état,
-assurer la sécurité des tiers et des exécutants,
-se prémunir contre les parties actives voisines.
La connaissance du fonctionnement peut découler de l'étude des schémas et des
documents techniques de l'équipement, par une personne pleinement qualifiée.

1.2. Protection des intervenants

Les intervenants doivent :

-ne pas porter d'objets métalliques,
-utiliser les moyens de protection individuels adaptés,
-disposer d'un emplacement dégagé et d'un appui solide,
-s'isoler des éléments conducteurs,
-délimiter l'emplacement de travail et les zones à risques et en interdire l'accès par balisage,
-utiliser des outils isolés ou isolants et des appareils de mesure présentant le maximum
de sécurité,
-vérifier avant utilisation le bon état du matériel.

2. Techniques de dépannage

Le dépannage d’un système automatisé se fait de façon systèmatique selon les étépes
suivantes :

1) Déterminatin des causes possibles du problème

Cette étape consiste à dresserune liste de causes possibles du problème
dans l’ordre où elles sont les plus susceptibles de se produire.

2) Vérification des hypothèses et pose d’un diagnostic

Durant cette étape on doit vérifier chacune des hypothèses identifiées à la première
étape.Pour ce but on fait appel aux sens (vue, ouïe,odorat, ou toucher) ou aux
instruments de mesure appropriés (pince ampèremètrique, multimètre, oscilloscope,
tachymètre,etc.). Le résultat des vérifications conduit à poser un bon diagnostic.

3) Correction du problème et remise en service

Cette dernière étape consiste à appliquer le correctif nécessaire pour remettre le
système en état de marche. Lorsque le correctif à été apporté, il est important de
s’assurer que le fonctionnement est conformeavec les prescriptions du fabricant. Pour
ce faire il est conseillé de vérifier :

- les différents modes de marche,
- le fonctionnement des dispositifs de protection,
- la valeur de réglage des principaux points de test,
selon la documentation technique du produit.

Observation :L’activité de dépannage / réparation d’un équipement électronique doit
adapter les étapes mentionnées aux particularités constructives et fonctionnelles de
celui-ci, impliquant une parfaite connaissance du fonctionnement normal du système,
la metrise de la lecture des schémas electriques et électroniques et des techniques de
mesure et d’interpretation des résultats en électronique.

La liste des pannes possibles doit être dressée en correlation avec le manuel technique
du produit et tenant compte du schéma blocd’ensemble du système technique auquel
appartien l ‘équipement électronique analysé.

A titre d’exemple est présenté ci-dessous le tableau des pannes possibles pour le
variateur de vitese RECTIVAR 4.















3. Sélectionner les composants de remplacement

Une fois déterminé les composants défectueux on procède au choix des composants
deremplacement à partir des catalogues et tenant compte :

- des caractéristiques techniques des composants d’origine,
- du gabarit des composants de remplacement,
- de la manière de fixation des nouveaux composants, sourtout dans le cas des
dispositifs de puissance et des condensateurs.

4. La procedure de remplacement des coposants défectueux 

respect les memes étapes communes pour tous les circuits électroniques :

- dessoudage des composants défectueux ;
- préparation de l’endroit pour la nouvelle soudure ;
- l’emplacement du nouveau composant ;
- la soudure du composant ;
- la vérification de la qualité de la soudure et des éventuels court-circuits avec les pistes
voisines.

5. L’importance de la qualité dans l’exécution des travaux

Durant l’intervention de dépannage uneconduite logique, ordonnée, et propre visant :

- le respect des normes de sécurite du travail,
- le respect de l’ordre d’exécution des tâches,
- le choix judicieux des instruments et outils de mesure,
- la propreté et le soin pendant et après le travail,
représentent non seulement la garantie d’une activité bien accomplie, mais contribue
également à la réduction de la durée de l’intervention.

6. Consigner les interventions 

a deux significations3 majeures dans le contexte de ce cours :

1) Noter par écrit ce qu'on veut retenir ou transmettre
Dans ce sens il est nécessaire de noter par écrit dans le journal de maintenance de
l’équipement :

- la date de l’intervention,
- la durée de l’intervention,
- la manifestation du défaut,
- la cause du défaut,
- la désignation et le code des composants remplacés,
- - les coordonnées des intervenants.

2) Interdire toute action sur un appareil au moyen d'une pancarte, d'un cadenas,
d'une goupille, etc.

Les mesures qui doivent être prise afin d’organiser et effectuer une intervention sur un
équipement industriel sont stipulées par le document UTE C18-510 duquel on présente
ci-dessous les aspects essentiels.

6.1. LA CONSIGNATION

Les quatre opérations de la consignation sont :
a) la séparation,
b) la condamnation,
c) l'identification,
d) la VAT suivie éventuellement de la mise à la terre et en court-circuit (MALT + CCT).
Il existe deux procédures de consignation :

– la consignation générale,
– la consignation en deux étapes.

On doit considérer comme étant sous tension tout ouvrage électrique pour lequel on ne
dispose pas d'attestation de consignation.

Contenu des diverses opérations de la consignation

a) Séparation de l'ouvrage des sources de tension
Effectuée au moyen d'organes prévus à cet effet sur tous les conducteurs actifs, neutre
compris (sauf en TNC).

La séparation doit être effectuée de façon certaine.

Organes de séparation:

-sectionneurs,
-prises de courant ou prises embrochables,
-de canalisation préfabriquée type canalis,
-retrait de fusible,
-appareils débrochables,
-appareil de commande, de protection ou de coupure d'urgence sous réserve que :

              – les distances d'isolement entre contacts répondent à la norme des sectionneurs
              demême tension nominale (Un),
             – toute fermeture intempestive soit rendue impossible.

b)Condamnation en position "ouverture des organes de séparation"
Elle a pour but d'interdire la manœuvre de cet organe.
Elle comprend :

-une immobilisation de l'organe,
-une signalisation indiquant que cet organe est condamné et ne doit pas être manœuvré (la
suppression d'une condamnation ne peut être effectuée que par la personne qui l'a
effectuée ou par un remplaçant désigné).

Nota :lorsqu'il est impossible d'immobiliser matériellement par blocage les organes de
séparation ou leur dispositif local de commande ou qu'il n'existe pas de dispositif de
manœuvre (ponts sur réseau aérien) ou que l'organe n'est pas conçu pour être immobilisé
(BTA), les pancartes ou autres dispositifs d'avertissement constituent la protection minimale
obligatoire d'interdiction de manœuvre.

c) Identification de l'ouvrage sur le lieu de travail
Elle est basée sur :

– la connaissance de la situation géographique,
– la consultation des schémas,
– la connaissance des ouvrages et de leurs caractéristiques,
– la lecture des pancartes, des étiquettes, …
– l'identification visuelle.

Nota : pour les conducteurs nus, la vérification d'absence de tension (VAT) et la mise à
la terre et en court-circuit (MALT + CCT) a valeur d'identification.

d)Vérification d'absence de tension (VAT) et la mise à la terre et en court-circuit
(MALT + CCT)

Dans tous les cas, la VAT doit se faire aussi près que possible du lieu de travail, sur tous
les conducteurs actifs.
Le bon fonctionnement du matériel doit être contrôlé avant et après la vérification.
La mise à la terre et en court-circuit (MALT + CCT) doit être réalisée de part et d'autre
de la zone de travail et doit intéresser tous les conducteurs actifs.
Elle n'est pas exigée en BTA, sauf s'il y a :

– risque de tension induite,
– risque de réalimentation,
– présence de condensateurs ou de câbles de grande longueur.

La mise à la terre est exigée dans le casd'une ligne aérienne BT sur un support mixte
HT/BT quand la HT demeure sous tension.
Les dispositifs de mise à la terre et encourt circuit doivent pouvoir supporter les
intensités de court-circuit.

6.2. CONSIGNATION D’UNE MACHINE OU D’UN EQUIPEMENT POUR
PERMETTRE DES TRAVAUX OU INTERVENTIONS


Travaux
Lorsqu'il s'agit de révision ou de réparation importante.
Intervention
Lorsqu'il s'agit de remédier rapidement à un défaut de fonctionnement d'une machine.
Avant toute opération, on procédera à l'élimination générale ou partielle des risques
inventoriés dans la zone de travail.
Inventaire des risques
Risques inhérents à la machine ou au processus industriel :

– risques électriques,
– risques de remise en mouvement :

     -par l'entraînement normal (énergie électrique, hydraulique...),
     -par l'instabilité des mécanismes (balourd),
     -par les matériaux ou charges transportés non immobilisés,
     -par les énergies potentielles accumulées, risques dus aux fluides (vapeur,
      air
      comprimé, gaz, ...),

– risques dus aux rayonnements (calorifiques, ionisants, ...),
– risques dus aux matières traitées (toxicité, brûlures, ...).
L'élimination de chacun de ces risques s'obtient en exécutant un ensemble d'opérations
de séparation, de condamnation, de vérification.

Risques découlant des opérations d'intervention :

– travaux en hauteur (chutes),
– travaux avec flamme nue (incendie, explosion, ...),
– travaux avec engins ou appareillages spécialisés, …
L'élimination de ces risques s'obtient en adoptant un certain nombre de mesures de
protections individuelles (harnais, écran facial de protection, ...) ou collectives
(écran, surveillants, ...). 

6.3. CONSIGNATION PARTIELLE ET CONSIGNATION GENERALE

Consignation partielle

La consignation partielle est l'ensemble des mesures prises pour éliminer un des risques
inhérents à la machine ou à l'équipement.
Exemples de consignations partielles :
– consignation arrêt (contre les risques de remise en mouvement)
– consignation fluides,
– consignation électrique (contre les risques de contact avec des lignes de contact
d'un pont roulant par exemple).

Consignation générale

Lorsqu'un équipement industriel fait l'objet de l'ensemble des consignations partielles
nécessaires pour éliminer chacun des risques existants, cet équipement est déclaré en
état de consignation générale.
Nota : certaines circulations de fluides nécessaires à la sauvegarde des matériels
(ventilation, circuit de refroidissement) et ne présentant aucun risque pour le
personnel sont parfois, exclues de la consignation générale.

6.4. INTERVENTIONS ET TRAVAUX SUR MACHINES ET EQUIPEMENTS
INDUSTRIELS


*Interventions

Elles comportent généralement les phases suivantes :
-recherche du défaut, sur machine en état de fonctionnement ou de consignation
partielle,
-élimination du défaut, sur machine en état de consignation partielle ou générale,
-essais et vérifications, réglages, sur machine en état de consignation partielle ou
de fonctionnement.

*Travaux

La consignation générale est indispensable.

6.5. ETAT DE CONSIGNATION GENERALE

La consignation générale est demandée par le ou les chargés de travaux au chargé de
consignation générale désigné ; celui-ci peut recourir à des agents de consignation
partielle dont il doit assurer la coordination.

La réalisation de l'état de consignation généraIe passe toujours par
:
-l'inventaire des risques encourus par le personnel et le matériel,
-l'exécution des opérations aboutissant à la consignation partielle relative à chaque
risque recensé,

-la remise d'une attestation de consignation générale à chacun des chargés de travaux
concernés ou l'adoption de mesures présentant des garanties équivalentes (par exemple
: pose de cadenas par le chargé de consignation et le chargé de travaux).

Nota : lorsqu'elle agit seule, une personne peut être autorisée par son employeur à
remplir les fonctions de chargé de consignation générale et de chargé de travaux.

6.6. ETAT DE CONSIGNATION PARTIELLE

Dans ce cas, le chargé d'intervention doit être parfaitement informé :
-du fonctionnement de l'équipement industriel (asservissement, cycles, ...),
-du ou des risques non éliminés,

-des règles à observer vis-à-vis des risques subsistants, par exemple :

– mise en place d'obstacles autour des machines voisines en fonctionnement,
– surveillance par un surveillant de sécurité,
– ventilation (toxicité, explosion, ...),
– protections individuelles nécessaires.

Lorsqu'un document de consignation partielle est remis, il doit clairement mentionner:

- les consignations partielles réalisées,
-  les risques non éliminés.

6.7. EXEMPLE DE CONSIGNATION PARTIELLE : ARRET MACHINE

-Inventaire des risques,

-séparation de toutes sources d'énergie par la manœuvre de sectionneurs, vannes,
distributeurs,

-condamnation des organes de séparation précédents :

    – en position d'ouverture (énergie électrique),
    – en position de fermeture (énergies hydraulique, pneumatique, vapeur),
-élimination des énergies résiduelles,
    - décompression (et mise à l'air libre éventuelle) des capacités pneumatiques
    ou hydrauliques sous pression, des circuits vapeur, ... et vérification de la
    décompression,
    – mise à la terre et en court-circuit ai nécessaire,
-vérification de l'impossibilité de remise en marche accidentelle par action sur les
organes de commande habituels,
-mise en place éventuelle de garde-corps, écrans interdisant l'approche des parties
restant en mouvement dans le voisinage,
-remise éventuelle de l'attestation de consignation partielle au chargé de travaux
avec indication des limites de la zone de travail.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire